Edito
Les routiers sont sympas !
Tout d’un coup, les routiers sont devenus des sauveurs.
Le confinement s’est mis en place le 17 mars dernier, mais simultanément il fallait assurer l’approvisionnement des circuits de distribution.
Et c’est à ce moment que le camion, perçu auparavant comme un pollueur, est devenu le sauveur.
La fameuse publicité, visible il y a quelques années, « si vous l’avez chez vous, c’est qu’un camion vous l’a transporté », a trouvé tout son sens.
75% du fret est transporté par la route, le domaine des transports concerne dix millions de personnes en Europe.
Les routiers se sont organisés :
- On ne sort pas de la cabine du camion.
- On roule sur les grandes routes et autoroutes, et on rejoint directement le site logistique à desservir.
- Au déchargement, pas de contact, on ne sort pas de la cabine.
- Le seul contact avec l’extérieur, ce sont les sanitaires et aires de repos des autoroutes, d’où l’importance des règles d’hygiène dans ces locaux.
Moins visibles, moins exposés que les soignants, ces acteurs de la route ont assuré !
Le réseau logistique de la route a assuré sa part de responsabilités pour permettre l’approvisionnement durant ces huit semaines de confinement.
Et le déconfinement, comment reprendre l’activité ?
Le déconfinement sera progressif, la reprise d’activité également.
Si le télétravail est une solution, qui sera prolongée, et peut-être maintenue plus durablement, pour les technocrates, c’est une solution qui ne s’applique pas à toutes les professions.
Redémarrer un chantier nécessite de mettre en place des dispositions spécifiques, afin de protéger l’ensemble des acteurs.
Ces dispositions sont en cours, et les chantiers reprennent, avec des contraintes supplémentaires, mais la reprise est là.
Il restera ensuite à identifier à qui incombent les frais occasionnés par ces dispositions et intervenus en cours d’exécution, les équipements supplémentaires, la baisse de rendements, les ruptures d’approvisionnement…
Laurent Kopp, le nouveau Président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises du Loir-et-Cher, nous fait part ci-dessous de son éclairage sur ce sujet.
Souhaitons que la gazette n°7 qui paraîtra en septembre nous évoque ces sujets au passé, et aborde le « monde d’après » que l’on nous promet.
Michel Rotat
L'info du mois
Le confinement : un cadeau pour la planète ! Mais…
Durant les huit semaines de confinement, le trafic routier, ferroviaire, aérien, s’est arrêté, ou presque.
La conséquence est apparue rapidement : plus de bruit : le silence ; plus de pollution : un air sain, une bonne visibilité !
Oui, mais les mesures de CO2 sur l’Île-de-France n’ont pas confirmé ce bon résultat.
Le niveau de CO2 ne s’est pas amélioré !
Il faut attendre de nouveaux résultats et analyser.
Et si le trafic routier, comme on le dit, n’était pas le principal pollueur en Île-de-France.
À moins qu’un arrêt de plusieurs semaines ne soit pas suffisant pour percevoir une amélioration.
Si un arrêt de huit semaines de trafic routier n’a pas d’influence sur la qualité de l’air, quelle leçon en retenir ?
Il faut probablement attendre la fin de l’été pour avoir un recul suffisant !
Voiture plus vélo, mais pas métro !
C’est selon les médias la tendance pour le déconfinement.
Les transports publics inquiètent, la distanciation physique étant un sujet dans le métro, le tram, le bus.
C’est dans ce contexte qu’est apparu le marquage provisoire au sol :
- Pour la distanciation physique à l’arrêt,
- Pour les cheminements piétons,
- Pour les cyclistes.
Des expériences se mettent rapidement en place en milieu urbain pour identifier des places et des circuits au sol.
Le matériau existe, il est disponible (il est français), il peut être mis en place avec réactivité.
Pour quelle pérennité ?
- La durée d’un déconfinement ?
- Plus durablement pour le « monde d’après » ?
Le virus a au moins le mérite d’avoir « boosté » le dispositif.
Source : Mobilités Magazine https://www.mobilitesmagazine.com/single-post/2020/05/04/Ministere-Sports-preconisations-velo
La parole à...
Trois questions à Laurent KOPP , Le nouveau Président de la CPME 41 (La Confédération des Petites et Moyennes Entreprises du Loir-et-Cher).
La rédaction : Laurent, depuis deux mois, vous présidez le CPME 41, cette prise de fonction est arrivée en même temps que le confinement !
Laurent KOPP : En effet, j’ai eu peu de temps « pour poser mes valises » : la CPME 41 partait au front contre les conséquences du COVID 19 et du confinement qui en découlait. Les décisions d’arrêt d’activités orientées par les fédérations du Bâtiment et des Travaux Publics ont été prises de manière très rapide.
En ce qui concerne les entreprises dont j’ai la direction, pour rappel un Laboratoire de Travaux Publics et une usine de liant hydrocarboné et d’enrobés à froid à Blois, j’avais pris la décision de ne pas fermer immédiatement, mais de mettre en place de l’activité partielle et des règles simples de distanciation pour les personnels de production. En dehors des activités commerciales impossibles à mettre en œuvre, les deux sociétés ont travaillé entre 40 et 90 % de leur capacité.
À la CPME 41, nous avons très rapidement pris les dossiers en main pour assister les TPE et PME en difficulté, qu’elles soient adhérentes ou non. L’important reste de défendre la cause des entreprises. Nous sommes très sollicités. Le dévouement des trois permanents de Blois nous permet de conseiller, aider, remonter les difficultés du terrain et faire en sorte que l’État puisse jouer son rôle.
À l’aube du déconfinement, comment s’est vécue cette période et comment va se passer cette fin de printemps ?
L. K. : Nous écoutons nos entrepreneurs et tentons de les aider à passer du mieux possible cette période anxiogène !
Le confinement s’est bien passé pour nous en Loir-et-Cher, car nous ne faisons pas partie des départements les plus touchés en cette veille de déconfinement.
Pour mes entreprises, nous n’avons jamais stoppé nos activités et avons pu maintenir un équilibre entre le télétravail et les déplacements sur sites imposés.
Nos métiers du Bâtiment et des Travaux Publics ont encore à régler plusieurs problématiques d'ordre sanitaire et social.
Ainsi la gestion du repas de midi, la mise en place des règles édictées par le guide de l’OPPBTP ont logiquement ralenti la reprise de l’activité. La peur de la maladie de chacune et chacun des acteurs, la crainte d’être appelé en responsabilité par la justice, sont des freins supplémentaires.
Il ne faut pas oublier que le contact et l’humain sont importants dans nos activités.
Pour la CPME, il en va de même car nos entrepreneurs ont besoin de ces relations humaines qui sont un soutien important dans ces périodes propices à l’isolement.
Suite aux annonces du 28 avril du Premier ministre, beaucoup de nos concitoyens sont en attente du 11 mai et de la première phase du déconfinement. Des commerces et les écoles vont pouvoir réouvrir, mais dans des conditions qui ne permettront pas un redémarrage normal et optimal pour les entreprises.
Désormais, il va falloir être capable d’arbitrer entre le sanitaire et l’économique. Cette première phase laissera prédominer le sanitaire sur l’économie. Ensuite, nous espérons tous que la période du 11 mai au 2 juin soit conforme aux attentes et que l’économie pourra être libérée un peu plus des contraintes sanitaires les plus lourdes.
À moyen terme, fin 2020, et après, comment envisager de résorber les plaies ouvertes dans l’économie des entreprises par cette pandémie ?
L. K. : Un plan de relance national va être nécessaire. C’est un travail et une réflexion que nous avons déjà démarrés avec la CPME Nationale. J’ai déjà fait remonter à nos élus locaux et nationaux des propositions.
Ainsi, en matière économique, il va être nécessaire de mettre en place un fond de soutien à la relance afin d’encourager à la réindustrialisation sur le territoire national. Nous devrons aussi revoir notre système d’assurance qui a montré ses limites lors de cette pandémie…
D’un point de vue social, un assouplissement par un allongement du temps de travail légal maximal permettrait d’essayer de remettre plus rapidement l’économie en marche, car la main-d’œuvre formée n’est pas duplicable à court terme. Il sera aussi nécessaire de mettre en place des cellules psychologiques pour sécuriser les personnels, les entrepreneurs et les chefs d’entreprises…
Fiscalement, nous militons pour une suppression pendant un an des charges fiscales et sociales des secteurs les plus touchés comme l’Hôtellerie Restauration et les commerces. Des mesures d’allégement de la TVA de 10 % à 5.5 % pour les secteurs les plus impactés (fermetures administratives) devraient permettre aussi de limiter la chute de certaines entreprises.
Du côté environnemental, il faudra continuer à encourager les investissements permettant des économies d’énergie sur site neuf ou ancien (photovoltaïque, éolien, biogaz…). Il faudra soutenir la création de sites pouvant être labélisés ECO-RESPONSABLES (critères environnementaux à mettre en place : utilisation de produits non nocifs, insertion remarquable dans le paysage, économies en ressources naturelles…).
Pour tout cela, l’ensemble des acteurs de la vie économique, citoyens, administrations, employés, entreprises, devront faire preuve de bienveillance et de volontarisme. L’État français devra continuer à soutenir les entreprises afin qu’elles puissent à nouveau créer de la richesse et sortir de cette crise mondiale inédite. Ainsi, je mets à profit mon énergie et mon mandat de Président de la CPME 41, pour faire entendre une voix humaniste et pragmatique des TPE et PME du Loir-et-Cher.
Merci Monsieur Kopp.
La photo commentée
Source : Courrier international
Le vendeur ambulant
Ce vendeur ambulant a inscrit sur son véhicule :
« Je ne peux pas rentrer à la maison, je dois trouver de quoi nourrir ma famille. »
Cette photo prise à Mexico résume la difficulté liée au confinement, dans un pays où l'accompagnement social est moins présent que dans notre pays.
Elle rappelle que la rue et l'espace public sont des lieux d'échanges indispensables.
Sujet en débat
Les seniors et la mobilité
Treize millions de Français ont plus de soixante-cinq ans, c’est 20 % de la population.
90 % d’entre eux possèdent une voiture pour leurs déplacements.
En fait, le déplacement des seniors, c’est principalement :
- La marche à pieds
- La voiture
Les transports publics et le vélo sont statistiquement beaucoup moins utilisés.
Mais la route est-elle vraiment bien adaptée pour les seniors ?
Les séniors piétons paient un lourd tribu : une victime sur deux sur passage piéton est un senior (le temps de passage est souvent trop court pour un senior ayant des problèmes de mobilité).
Ces considérations incitent à repenser la route, en prenant en compte ces usagers plus vulnérables.
Deux voies de progrès nous permettent d’envisager une amélioration :
- La voiture, de plus en plus autonome, apporte une assistance à la conduite.
- La signalisation des routes nécessite un « toilettage », une simplification, pour être plus lisible.